La courbe de difficulté dans un module e-learning, une chimère ?
- Morgan Travers
- 3 avr.
- 2 min de lecture
J’ai découvert dans le livre de Ronan Le Breton (Design Narratif) une courbe qui pourrait nous aider à créer un environnement propice à l’émotion réflexive. Pour rappel, cette émotion correspond au sentiment d’y être parvenu, non pas parce que c’était facile, mais au contraire parce que c’était difficile. Elle est parfaite pour l’ancrage mémoriel.
Nous allons donc découvrir ensemble la courbe de difficulté. Elle se résume de manière triviale à maintenir l’apprenant dans un flow précaire entre l’ennui et la surcharge cognitive.
Le concept semble évident, mais réussir à l’imbriquer dans un module e-learning demande un peu de savoir-faire et surtout du temps. Deux questions se posent. la première est comment déterminer le niveau de l’apprenant. la seconde est comment trouver le temps de se poser alors que nous sommes toujours en flux tendu.
La meilleure option serait de l’intégrer dans notre processus de création dès le début pour calibrer nos objectifs pédagogiques. Et je pense que la lecture du livre de Jonathan Pottiez sur l’évaluation de la formation peut nous aider dans ce sens.
En effet, comment évaluer l’acquisition d’une compétence et mesurer si cette dernière est considérée comme facile, compliquée ou très difficile ? Je dois avouer que je tâtonne encore sur le sujet. Il me reste du travail à abattre et des livres à lire.
Cela dit, nous pouvons déjà imaginer de mauvaises utilisations de cette courbe. Prenons des exemples caricaturaux pour que cela nous parle.

1 – L’e-learning est trop facile
L’apprenant connait la plupart des notions exprimées, il réussit les quiz sans forcer. Il se demande « quel abruti a pu concevoir cette formation qui lui fait perdre son temps ». Son égo prend le dessus, il devient dédaigneux. Le service formation va en prendre une belle au moment de l’évaluation.
Le trait est exagéré, mais parfois la réalité peut l’être encore plus.
2 – L’e-learning est trop difficile ou High Concept.
Sur l’écran de l’apprenant, nous pouvons lire en lettres de sang « Mort par elearning ». L’effort cognitif demandé écrase symboliquement toute tentative d’apprentissage. Le cerveau en surcharge se déconnecte. L’attente de l’arrivée du bouton suivant devient l’unique effort cognitif. La formation n’a aucun impact et aucune compétence n’est acquise. Seul l’expert métier est content, car il a mis toute son expertise dans « sa » formation.
Je ne vois donc pas d’autres solutions que d’aller sur le terrain et enquêter sur un groupe témoin d’apprenants cibles. Un questionnaire nous apportera des réponses utiles pour calibrer le niveau de besoin et de difficulté souhaitée. Un test de positionnement au début d’une formation permettra à l’apprenant de mesurer sa progression entre le début et la fin du module.
Elle engendrera une émotion réflexive. Et la boucle est bouclée !
En parlant de boucle, comment créons-nous une boucle d’engagement ?
La suite au prochain épisode
Enjoy !
Chronique 15
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