La narration télévisuelle, la lettre au père Noël du Digital Learning 🎅
- Morgan Travers
- 25 mars
- 2 min de lecture
Obtenir l’attention d’une personne s’apparente à une guerre. Vice, manipulation, biais cognitif, tous les coups sont permis pour gagner. Et sur ce champ de bataille, les concepteurs e-learning sont les premiers à périr. En effet, nous ne possédons ni les armes ni la technique pour rivaliser contre un adversaire comme le smartphone.
Je ne sais pas si une étude existe sur le sujet, mais il serait intéressant de mesurer le nombre de fois qu’un apprenant consulte son téléphone pendant un e-learning. Pour beaucoup d’apprenants, la scène est similaire. Les yeux rivés sur leur portable, ils attendent que la voix off se finisse pour lever un œil et cliquer maladroitement sur le bouton suivant.
😲 Pourquoi vivons-nous ces situations ubuesques ?
Parce qu’un e-learning réglementaire n’est pas là pour donner une nouvelle compétence à un salarié. Il est là pour permettre à l’entreprise d’être en conformité et éviter des sanctions potentielles. C’est la réalité de notre métier et j’ai beaucoup de mal à accepter cette fatalité.
💡 Je me dis qu’on pourrait quand même essayer de faire les deux : transmettre une compétence et tranquilliser l’entreprise.
Un concepteur débutant n’a pour matériel qu’un vernis pédagogique et une idée vague de ce qu’est une évaluation. J’en ai formé plein et je sais qu’ils ne peuvent pas gagner au jeu des e-learning réglementaires.
💪 Pour réaliser cet exploit, il faut s’armer en conséquence et s’attaquer aux angles morts d’une conception e-learning. Les émotions, l’interface UI et UX, le texte, le graphisme, l’audio, l’écriture des voix off, la vidéo, le motion design, le storytelling, le design narratif représentent toutes ces compétences nécessaires pour garder l’apprenant avec nous. Et l’une d’entre elles est l’art de la narration télévisuelle.
Les scénaristes ont créé une architecture narrative complexe qui mélange trois niveaux d’intrigues. L’objectif est clair, il faut empêcher le spectateur de zapper. Un épisode est donc composé de 4 actes qui sont eux-mêmes découpés en plusieurs scènes et correspondent à différents niveaux d’intrigues.
La première intrigue concerne l’épisode, la seconde celle du personnage, la troisième celle de la saison. Toutes les intrigues s’enchainent sans être vraiment résolues. Le spectateur continue à regarder et devient accro aux rebondissements.
✍ Alors comment le prototyper dans un e-learning ?
Le module devient une saison et les objectifs pédagogiques des épisodes. Nous définissons trois intrigues (module, avatar, objectif) par épisode. Ce dernier est aussi découpé en 4 parties correspondant à des grains pédagogiques. Chaque slide (scène) est sujette à des révélations qui font avancer les intrigues.
J’ai créé un Template pour vous aider

Nous pouvons aussi utiliser la courbe d’intérêt de Jesse Schell qui sera au menu du prochain épisode.
Enjoy ;-)
Chronique 07
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