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Les bienfaits de la version Martyre

  • Photo du rédacteur: Morgan Travers
    Morgan Travers
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture

Mettons-nous en situation :


Nous sommes assis dans une pièce sans fenêtre et sans climatisation. Toutes les personnes autour de la table parlent en même temps, une guerre d’égo fait rage entre l’ingénieur pédagogique et l’expert métier. Ils parlent de mon travail alors qu’ils n’y connaissent rien. Au bout de 2 heures de débats stériles sur un e-learning qui n’existe pas encore.


Je prends la parole :


« Pour la prochaine réunion, je vais vous créer une version martyre en reprenant la 1re partie du PPT qui sert de source à l'e-learning. Cette version sera destinée à être critiquée, remise en cause ou même martyrisée. L’idée est de comprendre vos besoins, mais aussi connaitre ce que vous ne voulez pas. Je pense que la prochaine réunion sera du coup plus constructive. (Obliger de faire une pique, on a perdu deux heures de notre temps quand même) »


Le pire qui puisse arriver pendant un projet c’est de commencer la conception à la fin de ces réunions stériles qui ont accouché d’un story-board totalement bancal.


Il y a 2 conséquences possibles : personne n’ose rien dire et l’e-learning ressemblera à une substance pédagogique molle et infâme. Ou à l’inverse, tout le monde se rend compte qu’on va dans le mur, on efface tout et l’on recommence les réunions stériles pendant trois mois. L’enfer !



🧡 La version martyre est donc notre Sainte de la Conception ! Elle se sacrifie sur l’autel du e-learning.


L’élaboration d’une version martyre nous donne l’occasion de nous lâcher en libérant notre créativité. Elle représente, pour moi, le moment le plus sympa de notre métier. Si une idée tourne dans ma tête depuis un moment, j’essaye de la mettre en place même si finalement ça ne fonctionne pas. L’objectif est d’être audacieux et d’innover dans ses pratiques. (Ose et imagine ça marche)


Grâce aux versions martyres, j’ai testé Adobe Character, créé un storyline entièrement en After Effects (très mauvaise idée pour les modifs post-prod), testé la BD, des environnements graphiques inédits, des gamifications compliquées. Même si mes premiers tests n’ont pas toujours été concluants, ils m’ont permis de progresser à chaque fois.


Dans mon dernier projet par exemple, j’ai conçu une enquête policière, travaillé le storytelling, l’ambiance, les décors. Même si cette version n’a pas été retenue, je suis maintenant prêt pour réaliser un Polar Learning de toute beauté.


La version martyre est aussi une façon d’engager toutes les parties prenantes d’un projet. L’idée cachée est de demander à l’expert métier de choisir si l’avatar sera une femme, quelles couleurs seront utilisées, s’il a une idée de scénario. Dès qu’il nous donne son avis et qu’il est pris en compte, cette personne s’embarque avec nous. Elle voudra que le projet soit couronné de succès, car il est devenu le sien suite à la prise en compte de ses idées.



Cette petite manipulation me sauve souvent, elle transforme des personnes sceptiques en ambassadeurs dévoués.


Enjoy ;-)


Chronique 24

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